L'Ensemble scolaire Saint Jean-Baptiste de La Salle fête ses 200 ans !

Ces 4 et 5 octobre, l'établissement du Faubourg de Paris a mobilisé la communauté éducative et ses 1230 élèves comme les maillons d'une grande chaîne.

"Sous le soleil exactement", la cour accueillait un public nombreux pour fêter les deux siècles de la fondation de l'institution par les Frères des écoles chrétiennes (FEC). Une exposition offrait un coup de projecteur des années 1950 à nos jours, avec photos de classe, albums, ouvrages et boîte d'Or, lettres déposées en 2014 ... Pascale, enseignante, formée au centre lassallien français (CLF), a fait un travail dans les archives de la Ville et celles du diocèse de Cambrai. "J'ai constaté que pour beaucoup des familles, des enseignants et des personnels de service, SJB est une seconde maison. C'est très fort".

Le visiteur s'attarde sur l'hommage fait au frère Pierre Debrabant (1933-2016), directeur (1970-1992), qui aura marqué la vie du collège par son entrée dans la modernité : "Un homme admirable d'une gentillesse sans égal et un sportif dans l'âme" signe un auteur anonyme. Francis Gosse, premier directeur laïc (1992-2002), lui succèdera.

L'éducation lassallienne, une arme de ... paix

Forte de son leitmotiv "Frères et laïcs associés, l'éducation est notre passion" inspiré de Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719), patron universel des éducateurs et des jeunes, un document énumérait les 12 principes qui animent toujours le réseau et donne sens à sa mission : être source d'inspiration, se former, établir une relation fraternelle, respecter les intelligences, éduquer toute la personne, ouvrir des chemins adaptés, faire communauté, coopérer avec les parents, s'ajuster au contexte, connaître chaque élève, respecter, enseigner pour éduquer. Des principes d'une totale actualité !

Ensemble et par association, avec et pour chaque jeune

Dans l'homélie de la célébration en plein air, le père Frédéric Loyez, enseignant, a su se mettre à la hauteur de l'anniversaire : "Il s'agit toujours d'accueillir en notre établissement les plus petits et les jeunes ados tels qu'ils sont. La présence d'élèves musulmans peut être source de questionnement, cela exige de nous qu'on se parle, s'écoute, apprenne à se connaître et se respecter. Tout nous pousse à adapter notre projet éducatif pour le rendre accessible au plus grand nombre sans pour autant gommer notre identité. Sous peine de nous diviser et détester, nous avons besoin les uns des autres. Mes amis, à la suite de Jésus révélateur d'humanité, ne quittons pas la tenue du serviteur, ne nous décourageons jamais, laissons-nous porter par l'espérance".

Florilège d'interventions

Par message audio, Armin Luistro (philippin), Frère supérieur général, saluait l'événement : "Continuez à donner vos vies à ceux qui vous sont confiés, à ouvrir vos portes, vos yeux, vos oreilles et votre coeur aux enfants de 2024". Cheffe d'établissement de l'école (400 élèves), Christelle Devorsine qualifiait la journée de "magique" tandis qu'Emmanuel Vivey, chef du collège (830 élèves) depuis 2015, retenait "l'esprit de famille(s)" qui guide enseignants, parents d'élèves (APEL), personnels, OGEC (Joël Brunet) et les beaux projets d'agrandissement ... Adjoint du Frère visiteur provincial de France, le laïc Jean-Marie Ballenghien se tournait vers les jeunes présents invités par soeur Véronique, animatrice au collège, à écrire une lettre à celui (celle) qui la lira en 2034 : "Il faut penser à l'avenir, qui sera enseignant(e) demain, qui sera directeur(trice) ? Nous comptons sur vous pour relever les challenges financiers, intellectuels, médicaux, sociétaux ...". Quelques mains se levaient ... sous le regard du géant Jean-Baptiste ! 

 

Ph. Courcier

 

Un peu d'histoire

 

Après la Révolution, le maire constatant la faible instruction des enfants de la Ville se tourne vers les "Frères de la doctrine chrétienne", aujourd'hui FEC. Ceux-ci arrivent le 19 octobre 1824, rue des Chartreux puis impasse des Cardinaux. Des adultes fréquentent les cours du soir, les frères écrivent : « L’envie d’apprendre est extrême. On obtient de tous un profond silence et une constante application". Le 7 juillet 1904, la loi Combes est votée. Elle interdit l’enseignement aux congrégations religieuses. En 1923, les frères réintègrent l’impasse des Cardinaux.  Après la guerre, la vie reprend rythmée par les remises de diplômes pour les CEP, BEPC et CAP d’aide comptable. En 1968, l’institution compte 628 élèves sous la responsabilité d’une équipe de 30 membres : 6 frères et 24 enseignants laïcs dont deux femmes.  En 1979, l’évolution de l’éducation nationale impose la séparation en deux ensembles distincts : l’école primaire (19 classes, 536 élèves) et le collège (21 classes, 512 élèves). 1980 : 28 écolières et 9 collégiennes ouvrent la voie de la mixité. 1981 : création de la SEGPA, la seule dans l'enseignement catholique du diocèse. L'ensemble est regroupé dans le quartier du Faubourg de Paris, rue du Clos des villas. En 1998, le bâtiment couleur De La Salle regroupe self-service,  laboratoires, salles de technologie et d’information... le bâtiment La Wallonne accueille la salle des sports.

Article publié par Service communication • Publié le Jeudi 17 octobre 2024 - 10h40 • 258 visites

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